Les danses et musiques wallonnes de retour à l'AKDT

C’était un petit événement : la musique et la danse wallonnes reprenaient leurs quartiers cette année à l’AKDT, après de longues années d'absence. Du 8 au 14 juillet, les maclottes, allemandes et passepieds ont à nouveau résonné à l'Institut Saint-Michel de Neufchateau. Retour sur une semaine riche et prometteuse, par Julien Maréchal.

Les stages qui se déroulent début juillet à Neufchâteau dans le cadre de l’AKDT sont depuis près de 50 ans un moment privilégié de rencontre pour tous celles et ceux qui gravitent dans l’univers des musiques et danses traditionnelles. Bals, ateliers, bœufs, concerts, conférences : l'activité y est intense. Cette édition 2024 marquait le retour de la Wallonie dans l’offre des stages. Avec l’accordéon diatonique, d’abord, enseigné par Marinette Bonnert, spécialiste des répertoires à danser de Wallonie, dont nous publiions en juin dernier une belle interview. Avec la danse, ensuite, enseignée par Aurélie Giet, danseuse, anthropologue, musicienne, connaisseuse et praticienne hors pair des danses traditionnelles wallonnes. J'avais le plaisir de participer à ce stage, comme violoniste accompagnateur.

A bien des égards, la semaine a tenu ses promesses. Stagiaires enthousiastes et investis, échanges, nouvelles connexions : les répertoires wallons ont trouvé leur place dans le bouillonnement de l’AKDT, comme s’ils ne l’avaient jamais quitté. On a dansé la maclotte dans le bar de Saint-Michel ; on a chanté des vieux cramignons et on en a écrit des nouveaux ; on a joué du Henri Schmitz à la cornemuse ; on a écouté du Achille Mathot ; on a parlé tradition, réinvention, interprétation. Surtout, on a transmis un peu de cette matière vivante à une vingtaine de stagiaires de tous horizons, qui l’ont appréhendée sans a priori et qui se la sont appropriée chacun(e) à sa manière, bien au-delà des espérances.

En point d’orgue de la semaine, un « Bal wallon » animé par Aurélie Giet concluait la soirée du jeudi. L’occasion de faire découvrir les danses et musiques wallonnes à l’ensemble des stagiaires de la semaine et peut-être aussi, au passage, de faire mentir certains clichés qui collent encore parfois à ce répertoire… La soirée, en tous les cas, a été pleine et joyeuse et les retours enthousiastes. Sur scène, le groupe de musicien(ne)s formé pour l’occasion a vécu un moment à part, avec cette petite étincelle dont les soirées de l’AKDT ont le secret.

Bref, une semaine de très bonne augure qui aura soudé encore plus les convaincus, tout en s'ouvrant à de nouvelles oreilles et de nouvelles jambes. Une semaine qui aura surtout montré que les répertoires wallons n'attendent que d'être pratiqués et réinventés pour conquérir les cœurs ! Qu'on se le dise...