Pour l'équipe de Melchior, la journée du 26 septembre 2023 restera un moment fort. Quatre-vingt personnes avaient répondu à l'invitation de passer une journée à discuter, écouter, réfléchir (et manger) autour des musiques traditionnelles de Wallonie. Trois conférences, un concert, une table-ronde, de longs échanges informels ont permis de tisser des liens, de tirer pas mal d'enseignements et, surtout, ont laissé l'impression d'un enthousiasme partagé. Bien-sûr il y a eu des plâtres à essuyer pour cette première édition, certaines divergences à accepter, mais rien de plus normal. Avec le recul, Melchior tire plusieurs constats de ces quelques heures passées ensemble :

1. Il existe, au-delà de nos espérances, une vraie communauté de personnes passionnées par les musiques traditionnelles de Wallonie, touchées par l'enracinement de ces répertoires et convaincus que ceux-ci ont une place à prendre dans la société d'aujourd'hui. Cette communauté, qui (re)prend conscience d'elle-même, est demandeuse d'actions et est prête à y prendre part.

2. Ces personnes viennent d'horizons variés. Ce fut une vraie surprise : musiciens, chercheurs, enseignants, journalistes, opérateurs culturels, danseurs, mélomanes se sont mêlés aux échanges. C'est une richesse. Mais c'est aussi synonyme de projets et de visions différentes. On a senti un dialogue constructif entre ces différentes trajectoires, des malentendus ou des francs désaccords parfois, mais globalement une volonté forte d'avancer ensemble.

3. Tous ces acteurs témoignent du sens et de la pertinence d'une place accrue des musiques traditionnelles de Wallonie dans leur domaine respectif. C'est presque de l'ordre du besoin sociétal : face à la mondialisation de la culture, le développement d'une musique vivante connectée aux racines apparaît comme nécessaire pour maintenir une diversité, un ancrage, un lien. Et c'est une vision ouverte qui prévaut : pas de repli, mais plutôt la conviction que mieux se connaître est indispensable pour s'ouvrir à l'autre ; pas de purisme, mais plutôt la volonté de faire exister les racines dans une musique forcément multiculturelle.

4. Malgré les défis, le contexte actuel est favorable pour étendre la pratique et la connaissance des musiques traditionnelles de Wallonie. Didier Mélon parle d'un "moment de cristallisation" où différentes dynamiques convergent de différents secteurs. Il est important de se saisir de cet instant, de dialoguer, de fédérer les forces vives.

Des chantiers et un rendez-vous

Au fil de la journée, les échanges ont mis en évidence plusieurs chantiers à mener ou à poursuivre dans les années à venir. Le compte-rendu complet de la journée, disponible ci-dessous, les énumère en détail. Ils sonnent comme autant de défis : améliorer la connaissance scientifique et stylistique de ces musiques, élargir leur pratique notamment via l'enseignement, aménager des lieux et des occasions de les pratiquer, augmenter leur visibilité notamment médiatique, stimuler la création artitistique autour de ces répertoires. Et, surtout, trouver davantage de moyens pour financer ces chantiers.

Depuis septembre 2023, des avancées concrètes ont vu le jour, et c'est de bonne augure : stages de musique wallonne à l'AKDT, collaborations de Melchior avec les Jeunesses Musicales et le PECA (parcours d'éducation culturelle et artistique), partenariat avec la Sonuma, visibilité accrue des musiques wallonnes sur la RTBF, etc.. D'autres sont encore en gestation et pourraient se concrétiser dans l'année qui vient.

En attendant, Melchior réfléchit déjà à la deuxième Rencontre, qui se tiendra à l'automne 2025. Au programme, plus d'échanges, plus de musique et le même enthousiasme! Les informations suivront très bientôt.

Un compte-rendu détaillé

Télechargez ici le compte-rendu des différentes conférences et de la table-ronde qui se sont tenues à l'IMEP à l'occasion de la première "Rencontre autour des musiques traditionnelles de Wallonie" (26 septembre 2023) :