En ce mois de février, Melchior prend un air de fête ! Toutes vos chroniques "Li bokèt do vinr'di" sur notre page Facebook seront consacrées au thème du carnaval. Sans surprise, c'est de longue date une source très riche et variée de chansons en tout genre, et notamment en wallon. Comme chaque premier vendredi du mois, nous consacrons un article complet sur notre site à la présentation et l'analyse d'une chanson plus longue. Découvrez une chanson interprétée au carnaval de Jolimont en 1882 !
Il existait (et il existe encore, dans une moindre mesure) un grand nombre de carnavals en Belgique, présentant une grande diversité de coutumes et de costumes. Le carnaval de Jolimont, une agglomération de la ville de La Louvière, était l'un d'entre eux. Il se rattachait à la tradition des carnavals du Hainaut, mettant en scène des Gilles, comme à Binche ou Écaussinnes, par exemple.
À l'époque, il existait un grand nombre de sociétés carnavalesques. Notre chanson de la semaine, dont le collecteur Roger Pinon écrit qu'elle a été interprétée initialement au carnaval de Jolimont en 1882, provient de l'une d'elles : la société des grands-méres. De cette dernière, nous savons très peu de choses.
En 1968, Robert Dascotte consacre un article au Carnaval de Jolimont, dans lequel il rapporte que "Les Grands-Més et les Grands-Pés portaient le même costume que ceux de La Louvière-Bouvy. Le 1er local de cette société était tenu par Arthur Audiart (père), dit Tâvyin, à la chaussée, n° 35. Dans la rue H. Aubry, appelée autrefois Tchaud coron, on trouvait (entre autres) les trois cafés suivants : au Coucou, chez Jules Massart, n° 66, au Sorêt, chez Joseph Daivière, n° 18, au Pèrcot, chez Gustave Siraut, n° 27. Ces débits de boissons abritèrent aussi les Grands-Més et les Grands-Pés".
Ces personnages cohabitaient avec les "Nwârs Djîles" de 1889, "coiffés d'un chapeau noir demi-buse, orné sur le côté d'un plumeau blanc et noir. Le costume était de toile noire sur laquelle on avait cousu des lions blancs. Ces Gilles étaient bossés, ceints d'un colé d'sounètes, et chaussés de sabots." On trouvait aussi les Bataclans, portant un costume de mousquetaire.
Voici "Vive les grands-méres de Djolimont", qui présente un joyeux mélange de français et de wallon. La chanson est interprétée par Felixa Wart-Blondiau en 1954.
TRADUCTION
Rik dik dike dike dik din don
Vive les grands-mères (bis)
Rik dik dike dike dik din don
Vive les grands-mères de Jolimont.
Vive le vin, vive l'amour
Les grands-mères de Jolimont ne dureront pas toujours (bis).
Mon Dieu, Désirée
Serait-il possible
Que j’aie encore une idée ainsi ?
Si j’étais veuve, demain, Désirée
Je me remarierais, ça je ne te le cache pas.
Vive le vin, vive l'amour
Les grands-mères de Jolimont ne dureront pas toujours (bis)."
Traduction : Xavier Bernier
L'équipe Melchior