IMEP | Institut supérieur de Musique et de Pédagogie - Namur

Li bokèt do vinr'di : c'est demain la nuit de Saint Nicolas !

Du 2 au 6 décembre, Melchior met en vedette le Grand Saint Nicolas, patron des écoliers. Retrouvez chaque jour sur notre page Facebook une nouvelle publication assortie d'archives collectées. Et comme c'est aujourd'hui le premier vendredi du mois, votre chronique Li bokèt do vinr'di lui sera entièrement consacrée, avec une petite comptine wallonne qui existe en de nombreuses versions. 

Comme chaque année à la même époque, les enfants (sages et moins sages) placent leurs "petits souliers" près de la cheminée, dans l'espoir de recevoir la visite du Grand Saint Nicolas, le saint patron des écoliers, et d'être gratifiés de quelques friandises bien méritées et, le jour J, de quelques jouets.

Le grand saint est extrêmement populaire en Belgique, et ce, depuis longtemps. Il n'est donc pas étonnant de le retrouver dans de nombreuses chansons. A l'heure actuelle, on n'en compte pas moins de 28 sur le site, et de multiples versions se croisent.

C'est le cas de notre chanson d'aujourd'hui, C'est dimègne èn-ût, lu Sint-Nicolèye. Nous disposons de trois versions de cette comptine en wallon et de deux versions françaises. Chacune d'entre elles possède ses spécificités, qui la rendent unique. L'air est globalement le même dans les cinq, à quelques menues différences près : c'est peu ou prou celui de la célèbre chanson "Au clair de la lune". La tonalité, quant à elle, varie selon l'interprète, qui l'adapte forcément à sa voix.

Les trois versions wallonnes contiennent globalement le même texte, si on passe outre les variantes régionales. On constate cependant que la fin de la chanson est assez libre, changeant surtout le nombre d'apparitions de "Danse Fifine" et  le rythme. Toutes trois ont été collectées en 1972 par Françoise Lempereur, auprès de personnes nées à la toute fin du 19e siècle au au tout début du 20e.

Voici la traduction de cette version wallonne, interprétée par Madame Pousseur :

C'est demain la nuit de Saint-Nicolas

Il m'apportera une flûte, un sifflet troué

Une pièce de cinq centimes

Pour faire danser Fifine

Danse et danse et danse Fifine

Danse Fifine

Les deux autres versions disponibles sont la version de Auguste Marli :

Et la version de Bernadette Lecoq :

Les versions françaises, quant à elles, présentent un texte légèrement différent, faisant plutôt référence à l'accueil du grand saint et de son fameux âne.

Voici la version dYwan Beaupain, né en 1890 et collecté en 1953 par Roger Pinon :

C'est demain la fête de Saint-Nicolas

Partout on apprête paniers et cabbats.

Prenons une manne,

mettons y du foin

Le saint, sans son âne,

Ne va jamais loin.

Enfin, la dernière version, celle de Valérie Van Oppen, enregistrée en 1972 par Françoise Lempereur, est identique, sauf pour les deux derniers vers, remplacés par "Pour que son vieil âne ne meure pas de faim" :

L'équipe Melchior